{"id":8853,"date":"2017-04-11T11:11:45","date_gmt":"2017-04-11T09:11:45","guid":{"rendered":"http:\/\/www.enkoeducation.com\/?p=8853"},"modified":"2017-04-11T11:11:45","modified_gmt":"2017-04-11T09:11:45","slug":"formation-des-elites-aficaines-repats","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/enkoeducation.com\/formation-des-elites-aficaines-repats\/","title":{"rendered":"Les nouveaux d\u00e9fis de la formation des \u00e9lites africaines: int\u00e9grer les “repats”"},"content":{"rendered":"
Former des \u00e9lites pour les voir partir poursuivre des \u00e9tudes puis leur carri\u00e8re \u00e0 l’\u00e9trange, telle a \u00e9t\u00e9 la douloureuse exp\u00e9rience des pays africains apr\u00e8s la p\u00e9riode des ind\u00e9pendances. La fuite des cerveaux en Afrique \u00e9tait une r\u00e9alit\u00e9 jusqu’au d\u00e9but du vingt et uni\u00e8me si\u00e8cle.<\/p>\n
La fin de l’afro-pessismisme<\/p>\n
Depuis quelques ann\u00e9es, sortant du registre narratif afro-pessimiste de la faillite du continent, qui d\u00e9plorait entre autres, la fuite des \u00e9lites, est apparue une nouvelle tendance plut\u00f4t encourageante, celle des “repats”, des africains partis chercher une \u00e9ducation ou un avenir sur d’autres continents et qui d\u00e9cident de r\u00e9int\u00e9grer leur m\u00e8re patrie<\/a> ou un autre pays d’Afrique pour y travailler. Ces “repats” sont souvent vus comme une chance pour une Afrique mondialis\u00e9e o\u00f9 ils peuvent faire profiter de leur exp\u00e9rience les \u00e9conomies des pays o\u00f9 ils \u00e9lisent domicile. Selon la situation \u00e9conomique ou politique dans leur pays d’origine, ils peuvent choisir de se relocaliser dans d’autres pays du continent. Ainsi, le c\u00e9l\u00e8bre penseur camerounais Achille Mbembe<\/a> a t’il choisi apr\u00e8s avoir effectu\u00e9 une partie de sa carri\u00e8re en France et aux Etats-Unis de venir travailler \u00e0 Wits University, c\u00e9l\u00e8bre institution universitaire de Johannesburg. Le financier et co-fondateur d’Enko Cyrille Nkontchou<\/a>, lui aussi originaire du Cameroun s’est install\u00e9 \u00e9galement \u00e0 Johannesbourg qui abrite la place boursi\u00e8re la plus importante du continent.<\/p>\n Les secousses de la crise financi\u00e8re de 2008<\/p>\n L’amorce du mouvement date du d\u00e9but des ann\u00e9es 2000. Mais l’un des facteurs qui a accentu\u00e9 le ph\u00e9nom\u00e8ne est la crise financi\u00e8re de 2008<\/a> et les tensions sur les march\u00e9s de l’emploi des pays occidentaux. L’herbe n’y \u00e9tait pas plus verte m\u00eame pour des jeunes dipl\u00f4m\u00e9s de tr\u00e8s bonnes universit\u00e9s. La tendance a \u00e9t\u00e9 constat\u00e9e au Nig\u00e9ria<\/a> et en Afrique du Sud<\/a>, mais elle concerne un nombre de pays plus large<\/a> sur le continent. L’urbanisation et le d\u00e9veloppement de m\u00e9tropoles, l’am\u00e9lioration des moyens de communication, les investissements \u00e9conomiques sur le continent et un niveau de vie attractif pour les cadres attirent les candidats au retour, autant que la volont\u00e9 de reprendre contact avec leur culture et leurs racines. Pour certains c’est aussi l’envie de rendre \u00e0 leur communaut\u00e9 ce qu’elle leur a apport\u00e9, un sentiment d’avoir plus de valeur ajout\u00e9e sur le continent que dans le monde occidental, l’envie de voir leurs enfants grandir dans leur culture d’origine, voire un m\u00e9lange de toutes ces motivations.<\/p>\n L’herbe est-elle plus verte pour les “repats”?<\/p>\n Les histoires racont\u00e9es par les “repats” montrent que parfois la r\u00e9alit\u00e9 est moins simple qu’ils ne l’avaient entrevue m\u00eame si tr\u00e8s peu envisagent de refaire le chemin dans l’autre sens. Ils ne sont pas forc\u00e9ment bien accueillis \u00e0 leur retour. Les obstacles ont trait \u00e0 la fois aux caract\u00e9ristiques du mond\u00e9 \u00e9conomique local et \u00e0 des facteurs plus culturels. Leur choix de rentrer n’est pas toujours bien compris dans leur pays d’origine, par leur famille et parfois dans les milieux \u00e9conomiques. La configuration la plus favorable \u00e9tant de se faire embaucher par une multinationale. Pour les acteurs qui se r\u00e9ins\u00e8rent localement sans cette facilit\u00e9, il faut se r\u00e9adapter \u00e0 des pratiques qui ne sont pas toujours similaires \u00e0 celles qu’ils ont int\u00e9gr\u00e9es pendant leurs \u00e9tudes et leur d\u00e9but de carri\u00e8re.<\/p>\n Deux oeuvres litt\u00e9raires r\u00e9centes tr\u00e8s remarqu\u00e9es dans des genres diff\u00e9rents illustrent bien les \u00a0exp\u00e9riences des”repats” qui sont tout sauf \u00e9videntes: “L’arabe du Futur” de Ryad Sattouf et “Americanah” de Chimamanda Ngozie Adichie.<\/p>\n Dans “Americanah” Chimamanda Ngozie Adichie raconte les exp\u00e9riences tr\u00e8s contrast\u00e9e de deux adolescents nig\u00e9rians amoureux, Ifemelu et Obinze. Ils souhaitent tous les deux fuir l’ambiance politique pesante du Nig\u00e9ria, et s’ouvrir des avenirs plus radieux en partant \u00e9tudier \u00e0 l’\u00e9tranger. Ifemelu sera accept\u00e9e dans une prestigieuse universit\u00e9 am\u00e9ricaine, Obinze partira comme clandestin au Royaume Uni et rentrera tr\u00e8s rapidement au Nig\u00e9ria, d\u00e9go\u00fbt\u00e9 par ses m\u00e9saventures. Ifemelu va conna\u00eetre le froid et un v\u00e9ritable choc culturel aux Etats-Unis mais elle va s’accrocher, d\u00e9velopper son dipl\u00f4me et devenir l’auteure d’un blog \u00e0 succ\u00e8s aupr\u00e8s de la population africaine-am\u00e9ricaine, r\u00e9fl\u00e9chissant sur la question de la race aux Etats-Unis vue par une africaine. Malgr\u00e9 une int\u00e9gration r\u00e9ussie, elle d\u00e9cide au bout de quelques ann\u00e9es de rentrer au Nig\u00e9ria o\u00f9 elle retrouve Obinze. L’int\u00e9r\u00eat de ce roman, acclam\u00e9 internationalement est notamment\u00a0la r\u00e9flexion sur ce que signifie le fait d’\u00eatre noir aux USA et au Nig\u00e9ria. Mais\u00a0est \u00e9galement int\u00e9ressante la description tr\u00e8s pr\u00e9cise et vivante que fait l’auteure, de la difficult\u00e9 d’adaptation de l’\u00e9tudiante africaine au milieu universitaire am\u00e9ricain, et la r\u00e9adaptation qu’elle doit vivre en rentrant dans son pays natal.<\/p>\n Les pratiques \u00e9conomiques ne sont pas les m\u00eames. La distribution des places dans les syst\u00e8mes \u00e9conomiques est grandement li\u00e9e au d\u00e9veloppement de r\u00e9seaux locaux qui n’ont pas toujours \u00e0 voir avec la rationalit\u00e9. L’exemple d’Obinze rentr\u00e9 depuis quelques ann\u00e9es lui permet de constater les failles d’un pays qu’elle avait fini par id\u00e9aliser. Ces obstacles \u00e0 la r\u00e9int\u00e9gration, beaucoup de “repats” les d\u00e9crivent. C’est le sujet de la s\u00e9rie “l’arabe du futur” de Ryad Sattouf, s\u00e9rie autobiographique o\u00f9 l’on voit le p\u00e8re de l’auteur, panarabiste convaincu, rentr\u00e9 en Libye puis dans sa Syrie natale apr\u00e8s avoir pass\u00e9 son doctorat en France, abandonner peu \u00e0 peu ses illusions d’un poste de professeur \u00e0 l’universit\u00e9 auquel lui donnerait droit ses titres, et r\u00e9aliser que les codes locaux du milieu universitaire tiennent moins de la formation acad\u00e9mique que de la connection avec le milieu politique.<\/p>\n Pr\u00e9parer le d\u00e9part, pr\u00e9parer le retour… les avantages des \u00e9coles Enko!<\/p>\n Les parents des classes moyennes sup\u00e9rieures des jeunes africains r\u00eavent pour leurs enfants d’une \u00e9ducation sup\u00e9rieure internationale du meilleur niveau. Les universit\u00e9s africaines sont peu nombreuses \u00e0 r\u00e9pondre \u00e0 ces crit\u00e8res<\/a> et les remous r\u00e9cents dans le monde universitaire africain: gr\u00e8ves \u00e0 r\u00e9p\u00e9tition au S\u00e9n\u00e9gal, mouvement #feesmustfall en Afrique du Sud pour en citer deux, les encouragent \u00e0 continuer \u00e0 les envoyer hors du continent (voir l’article ici<\/a>). Pour autant les parents visent au d\u00e9part et au retour de leurs enfants dans de bonnes conditions. C’est pourquoi le choix d’une \u00e9ducation internationale au moins pour le secondaire est une bonne option. Celle-ci permet aux enfants de d\u00e9velopper leurs aptitudes linguistiques, \u00e0 se mesurer \u00e0 un curriculum international qui d\u00e9veloppe l’autonomie et l’esprit critique. Elle pr\u00e9pare \u00e0 la fois aux proc\u00e9dures d’admissions des grandes universit\u00e9s internationales, mais aussi \u00e0 l’adaptation \u00e0 la vie universitaires \u00e0 l’\u00e9tranger. Enfin, le projet\u00a0CAS<\/a>\u00a0r\u00e9alis\u00e9 par les \u00e9l\u00e8ves permet de maintenir pendant leur scolarit\u00e9 une r\u00e9flexion sur la soci\u00e9t\u00e9 de laquelle ils sont issus et de prendre conscience de ses besoins, permettant une meilleure connaissance pour leur retour.<\/p>\n Vous d\u00e9sirez en savoir plus sur les \u00e9coles Enko et leur programme? N’h\u00e9sitez pas \u00e0 nous contacter via le formulaire sur le site ou en envoyant un mail \u00e0 contact@enkoeducation.com<\/p>\n <\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Former des \u00e9lites pour les voir partir poursuivre des \u00e9tudes puis leur carri\u00e8re \u00e0 l’\u00e9trange, telle a \u00e9t\u00e9 la douloureuse exp\u00e9rience des pays africains apr\u00e8s la p\u00e9riode des ind\u00e9pendances. La fuite des cerveaux en Afrique \u00e9tait une r\u00e9alit\u00e9 jusqu’au d\u00e9but du vingt et uni\u00e8me si\u00e8cle. 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