#schoollauncher c’est un métier?

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Enko Education a fait le pari de devenir un acteur qui compte dans le paysage de l’éducation secondaire en Afrique Sub-Saharienne en ouvrant des écoles préparant au Cambridge GSCE et au International Baccalaureate (IB). Le réseau compte déjà 7 écoles dans quatre pays, des écoles fondées de toutes pièces dans les trois dernières années. Pour réaliser ce plan ambitieux, il faut des personnes-clés, responsables de chaque projet, qui travaillent sur les écoles depuis les premiers-rendez-vous avec les autorités compétentes à la première rentrée, et ce n’est pas un job de tout repos ! Interview de Julien Taylor, le premier des « school-launchers » d’Enko.

Quel a été ton parcours avant Enko ?

Je viens d’une famille pluriculturelle, père britannique, mère française, je suis né aux Etats-Unis et ai vécu ensuite une grande partie de mon enfance et de mon adolescence en Belgique. Après mes études secondaires, je suis parti un an en Equateur, en Amérique Latine dans le cadre d’un échange Rotary. Cela m’a non seulement permis d’apprendre une autre langue et de comprendre une autre culture, mais aussi, et avant tout, ouvert  les yeux sur le monde. et obligé à sortir de ma zone de confort en devenant un acteur à la fois attentif et engagé.. Ensuite je suis rentré en Belgique où j’ai étudié dans une école de commerce. Mordu de l’Amérique Latine, j’ai ouvert la voie aux échanges de mon école avec une université argentine où j’ai passé un semestre académique. De retour en Belgique, j’ai continué mes études et obtenu un master en finance.

Quel était ton job de rêve en sortant de l’école ?

Diplômé en 2010, le monde se remettait à peine de la crise financière. J’y voyais cependant une énorme opporturnité et une étape nécessaire pour acquérir des bases solides en finance, indispensables pour mener à bien mes futures aspirations entrepreneuriales. J’ai ainsi rejoint le « graduate programme » de BNP Paribas : dix-huit mois à Bruxelles et six mois à New York. Après deux ans,  j’avais envie de repartir dans des pays en voie de développement pour donner un impact tangible à mon travail. Je sentais par ailleurs que le continent africain passait par un changement de paradigme: c’était le temps de l’Afrique.

En 2013 j’ai quitté BNP Paribas pour rejoindre Proparco à Johannesburg. Mon activité consistait à examiner et instruire des opportunités d’investissement en Afrique Australe, avec comme finalité le développement via l’investissement dans le secteur privé. Ce furent deux années très intéressantes qui m’ont permis de rencontrer des chefs d’entreprises issus d’une multitude de secteurs et de travailler sur des projets d’importance stratégique pour ces pays. Cette expérience a renforcé mon idée du rôle crucial du secteur privé pour un développement durable, et de leur impact fondamental sur l’environnement socio-économique. Je suis convaincu que le futur de l’Afrique passe par le développement du secteur privé. L’une des missions que j’ai effectuées chez Proparco concernait l’étude d’un investissement dans un group scolaire en forte croissance en Afrique du Sud. J’ai ainsi pu me familiariser avec le secteur éducatif, e qui m’a permis de comprendre le rôle moteur de  l’éducation dans la création d’un cercle vertueux pour l’Afrique. Investir dans l’éducation c’est investir sur l’avenir de ce continent dont la population est majoritairement jeune.

Comment es-tu arrivé chez Enko Education ?

Ma mission de deux ans chez Proparco arrivait à sa fin, et j’avais rencontré Eric (Pignot) grâce à l’une de nos passions communes : le rugby. Enko était alors en gestation, l’équipe centrale comprenait Cyrille Nkontchou et Eric Pignot, les co-fondateurs, et quelques stagiaires. Le projet m’a tout de suite plu. Mon passage chez Proparco, m’avait fait prendre conscience de l’intérêt du secteur de l’éducation mais aussi du manque d’entrepreneurs. L’entrepreneuriat était mon objectif depuis mes études et j’y voyais l’opportunité et je les ai rejoints sans hésiter.

J’appréciais le fait que leur vision, celle d’écoles internationales qui permettent à des lycéens africains d’intégrer les meilleures universités internationales soit complémentaire de ce qui existait déjà. Lorsqu’on travaille du côté investisseur, on ne perçoit pas la complexité de l’opérationnel et de la gestion quotidienne d’une organisation, surtout s’il s’agit d’une start-up. L’entrepreneuriat, c’est une véritable leçon de vie.

Quelles leçons tires-tu de tes premières années chez Enko Education ?

La vie de start-up est un apprentissage permanent. Il y a plusieurs leçons. La première est que le secteur de l’éducation est singulier.  Plus que d’autres sociétés de services, le succès d’une école repose avant tout la capacité de l’établissement à nouer un lien de confiance avec les parents et la communauté. Il n’y a pas de décision plus difficile pour un parent que de choisir une nouvelle école pour son enfant. Cela ne se fait pas à la légère car un parent ne voudra se tromper, surtout s’il s’agit d’une nouvelle école. La seconde, c’est qu’il faut faire preuve d’humilité pour comprendre l’environnement et le contexte local. Réussir en Afrique ne peut se faire seul,  c’est pourquoi il est important de s’entourer de partenaires locaux adhérant à sa vision.

Enfin, en tant qu’individu, je suis très fier de la réussite d’Enko éducation et des premiers succès de nos élèves admis dans des grandes universités. C’est ce qui me donne envie de me réveiller tous les matins. Après avoir lancé quatre écoles (deux en Côte d’Ivoire et deux au Mozambique) je suis chargé de superviser les autres « school launchers » et de mettre en place les structures marketing au sein des écoles.

Quelles sont les qualités nécessaires à un school launcher ?

Plus que la formation, ce sont des qualités personnelles, une attitude, une personnalité, des compétences humaines qui sont nécessaires à un school launcher. La mission consiste à monter une école à partir de (presque) zéro en six mois. Il faut donc à la fois de l’humilité et de la résilience pour s’intégrer à des environnements complexes et y faire avancer le projet. Il faut être un véritable passionné, avoir une curiosité insatiable, une envie d’aller vers les autres et de se faire rapidement une place dans l’écosystème de la future école. Il faut évidemment des capacités linguistiques : nous ouvrons des écoles dans des pays anglophones, lusophones et francophones, une curiosité culturelle et de la rigueur.

Quel est ton meilleur souvenir de « school launcher »?

Difficile d’en faire ressortir un du lot. Il y en tant! Je peux mentionner la Côte d’Ivoire, où nous avons ouvert deux écoles simultanément, un véritable tour de force qui a démontré notre capacité à rapidement mettre en place des écoles de niveau international. En termes d’impact, c’était génial.

Quelle est ta devise ?

«On est ensemble!» est une expression qui se dit sur tout le continent et qui n’est pas vide de sens.

Quels conseils donnerais-tu à un futur « school launcher » ?

D’avoir envie de s’accomplir dans ce qu’il ou elle fait. L’expérience de school launcher est très formatrice au niveau professionnel car elle permet de se voir confier de grandes responsabilités. La clé de voute est la satisfaction de voir les résultats concrets de ses efforts, c’est très valorisant. L’équipe Enko Education a bien grandi depuis mon arrivée, et nous nous sommes entourés de personnes incroyables. C’est une aventure fantastique!

 

 

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