Pays en développement : le boom des écoles privées

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Primary school children in class, in Harar, Ethiopia.

Cyril Nkontchou est un entrepreneur français spécialisé dans l'investissement en Afrique. D'origine camerounaise, arrivée en France à 13 ans, il a étudié à Sciences Po ainsi qu'à Harvard. Il déplore le manque d'entrepreneurs présents sur le continent africain, expliqué en grande partie selon lui par la pauvreté du système éducatif. C'est pour cette raison qu'il a lancé ENKO Éducation, un réseau d'éducation privé à destination de la classe moyenne africaine, à qui il désire offrir des formations de qualité reconnues par les universités occidentales, mais pour un prix trois à quatre. fois moins élevé.

Cet exemple est loin d'être unique. Des écoles de commerce aux écoles primaires faible coût, du groupe Pearson à de simples projets locaux, l'éducation privée est en pleine croissance dans les pays en développement. Tellement que l'hebdomadaire de référence L'économiste tu lui as consacrécouverture en août dernier.

En Asie du Sud et de l'Ouest, la moitié des enfants ayant fini quatre ans d'école ne peuvent pas lire au niveau minimum attendu. En Afrique, la proportion s'élève à un tiers. Cela s'explique largement par la piètre qualité de l'enseignement public, l'inefficacité et la gangrène par l'absentéisme, et par le manque de moyens des gouvernements locaux. Face à cette incurie des pouvoirs publics, l'enseignement privé a connu un essor spectaculaire, et ce sont aujourd'hui plus de 20 % des élèves des pays en développement qui sont scolarisés dans des écoles privées. Celles-ci sont d'ailleurs loin d'être toutes réservées à une élite, nombres d'entre elles étant le fruit d'initiatives locales, accessibles à ceux vivants avec moins de 2$ par jour.

De manière générale, les gouvernements, les professeurs et les ONG ne voient pas d'un bon œil l'arrivée d'acteurs privés sur un terrain qu'ils considèrent comme leur chasse gardée. Le rapporteur spécial sur l'éducation de l'ONU, Kishore Singh, déclare même que « l'éducation à but lucratif ne devait pas être autorisée pour sauver la noble cause de l'éducation ». Ces préjugés idéologiques sont évidemment partagés par certains en France, où l'Humanité titre « les multinationales inventent les écoles low cost », fustigeant au passage un système »McDonald». Un peu d'anti-américanisme ne fait jamais de mal lorsque l'on critique le secteur privé. Pourtant, celui-ci ne fait que répondre à un problème que les États ont été incapables de régler depuis des décennies.

Il va sans dire que le caractère privé d'une école n'est pas en soi un gage de qualité. Certaines de ces institutions sont sans doute très mauvaises, d'autant que l'inexistence dans de nombreux pays de systèmes d'évaluation fait qu'elles ne se sentent pas nécessairement obligées d'assurer la qualité de leur enseignement. Mais les premiers résultats sont encourageants1, et l'on peut même penser qu'une école médiocre vaut mieux que pas d'école du tout.

Ces initiatives privées doivent donc être soutenues et pas combattues. La promesse d'une meilleure éducation accessible au plus grand nombre est en marche, et les États concernés devraient s'en réjouir. Ils ont d'ailleurs un rôle majeur à jouer dans le contrôle de la qualité de l'enseignement délivré et dans l'aide apportée aux familles les plus démunies, par exemple par un système de chèque éducation. C'est également l'avis de l'Agence Française de Développement qui considère que « etEn collaboration avec leurs partenaires locaux et internationaux, les ministères de l'Éducation des pays d'Afrique subsaharienne devraient moderniser les politiques publiques relatives au secteur privé, créer un environnement financier favorable, structurer et renforcer l'action des opérateurs privés, et tenter enfin d'instaurer un cadre de partenariat entre l'État, les banques, les opérateurs privés et les ménages. »

Cyrille Nkontchou, lui, s'est forgé une conviction : « L'Afrique arrivera à fonctionner quand les gouvernements s'appuieront davantage sur le secteur privé qui est plus efficace dans la gestion. [fusion_builder_container cent_percent=”oui” overflow=”visible”][fusion_builder_row][fusion_builder_column type=”1_1″ background_position=”gauche en haut” background_color=”” border_size=”” border_color=”” border_style=”solid” spacing=”oui ” background_image=”” background_repeat=”no-repeat” padding=”” margin_top=”0px” margin_bottom=”0px” class=”” id=”” animation_type=”” animation_speed=”0.3″ animation_direction=”left” hide_on_mobile= ”no” center_content=”no” min_height=”none”][…] Ici [en Afrique du Sud], l'État dépense quatre fois plus pour ses élèves que la moyenne en Afrique, et pourtant le pays est en file d'attente de peloton des classements internationaux sur l'éducation. »[/fusion_builder_column][/fusion_builder_row][/fusion_builder_container]

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