Des cours de théorie de la connaissance dès l'école primaire ?

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Nos enfants « naviguent entre Facebook, Twitter et Snapchat tout en prenant un selfie sur Instagram tout en voyant des textos à des amis. Mais quand il s'agit d'évaluer l'information obtenue par ces médias, ils sont facilement dupés ». (Étude Stanford)

Dès sa création à la fin des années 60, le programme IB a eu pour volonté de faire réfléchir les élèves sur la formation du savoir et leur développer un esprit critique grâce au module « théorie de la connaissance » (Theory of Knowledge : TOK) . On peut aujourd'hui apprécier la qualité de visionnaires des créateurs de l'IB. En effet, alors que les enfants, adolescents, puis adultes ont aujourd'hui accès à des milliers d'informations via les réseaux sociaux, quoi de plus important qu'être à même de distinguer le bon grain de l'ivraie ?

Une étude publiée par l'université de Stanford rappelle l'importance de trier les informations reçues par les différents canaux disponibles. Nos enfants font partie des « digital natives », expression créée pour désigner les jeunes nés après l'avènement du World Wide Web, qui, dès le plus jeune âge, apprennent à jouer avec des tablettes, consoles, ordinateurs et autres objets connectés comme s. 'il s'agissait de la chose la plus naturelle au monde. Mais ils manquent cruellement de recul lorsqu'il s'agit d'évaluer la validité des informations disponibles sur les réseaux sociaux.

Nous sommes noyés quotidiennement dans une masse inédite d'informations. Ce qui peut aboutir dans le meilleur des cas à nous rendre bien informés et plus intelligents, dans le pire des cas moins informés et plus obtus, selon la qualité des informations et le traitement que nous leur réservons. Notre aptitude à gérer le flux d'information peut en retour influencer sur notre capacité à agir en citoyens éclairés dans le débat démocratique comme le fait remarquer le sociologue Michael Lynch dans une tribune du New York Times en mars dernier.

L'étude a mené pendant 18 mois par l'équipe du « Stanford History Education Group » visait à évaluer l'attitude des jeunes américains, du collège à l'université, vis-à-vis de certains types d'information. L'équipe avait défini cinq types d'exercices par niveau. Un collégien devait être capable de distinguer une publicité d'un contenu informatif, un lycéen devait pouvoir évaluer la validité d'une source, un étudiant, qui passe beaucoup de temps à rechercher sur Internet, devait faire la distinction entre des informations fournies sur différents sites en discriminant ceux de sites partisans ne présentant qu'une partie de la réalité. Les résultats des expériences (trois types d'exercices pour chaque niveau) ont exercé dans les nombreux relais de l'équipe ont effaré les chercheurs.

Les réponses (plus d'un millier, provenant de différents types d'établissements) montrent que les jeunes manquent cruellement de recul sur l'information disponible sur Internet et prennent pour argent comptant des discours sujets à prudence. Les chercheurs recommandent donc l'intégration dans l'enseignement de sessions consacrées à la recherche de faits sur Internet et à la compréhension des différentes sources d'information. Les exercices qu'ils ont proposés peuvent d'ailleurs servir de base à la discussion avec les jeunes sur ces sujets.

Il est plus que crucial pour le développement de nos sociétés que les jeunes qui en représentent le futur soient capables de distinguer l'information de la désinformation. Les médias abondent de soupçons de théories complotistes, Mark Zuckerberg, patron de Facebook a dû faire amende honorable après la campagne électorale américaine devant l'afflux dans les derniers jours de campagne de rumeurs invérifiables qui ont pu influencer sur le résultat final des élections. Il a promis de trouver un moyen de lutter efficacement contre les fausses informations sur le réseau social. Mais rien ne remplacera le bon sens et l'éducation des citoyens. Un citoyen avisé en vaut deux ! C'est donc aux éducateurs, enseignants comme parents, de se mobiliser pour faire comprendre aux jeunes qu'une information non vérifiée n'est qu'une rumeur et à leur apprendre à toujours s'intéresser à la provenance d'une information, ainsi qu'à l'intérêt que peut avoir la source à propager telle ou telle nouvelle.

Parents, enseignants, éducateurs, qu'en pensez-vous ? Faites-nous parvenir votre avis en commentaire sous ce billet!

« Qui ne connaît la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel » Berthold Brecht La Vie de Galilée

 

 

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