Ouganda – Toutes les écoles publiques auront une crèche – gouvernement

Le ministère de l’Éducation a proposé que toutes les écoles primaires publiques disposent d’une section maternelle pour améliorer les compétences en calcul et en lecture des enfants scolarisés dans le primaire.

Le commissaire adjoint de l'école primaire, le Dr Tony Lusambu, a déclaré dans une interview que les rapports continus montrant que la majorité des élèves de troisième année du primaire ne parviennent pas à maîtriser les compétences en lecture et en calcul obligent l'équipe technique du ministère à proposer au gouvernement que chaque école primaire ait une section maternelle rattachée.

Les résultats du rapport national d'évaluation des progrès dans l'éducation (NAPE 2012) du gouvernement ont montré que les élèves de sixième année du primaire de 68 % des districts étudiés ne savaient pas suffisamment compter pour leur niveau.

Les compétences en lecture et en écriture en anglais sont pires, puisque le rapport indique que 75 % des districts n’atteignent pas le taux de compétence requis de 50 % au même niveau.

Une autre étude réalisée par Uwezo, Annual Learning Assessment Report 2010, a montré que 98 % des élèves de CE2 interrogés ne savaient pas lire un texte de CE2. Ces résultats sont l’une des raisons pour lesquelles le ministère souhaite que les écoles publiques disposent de sections maternelles.

« Nous avons proposé au gouvernement que chaque école primaire soit dotée d’une crèche. Je sais que cela prendra du temps. Nous procéderons par étapes et nous commencerons probablement par les zones reculées. Nous avons déjà élaboré le plan et attendons les fonds », a déclaré le Dr Lusambu.

« Les résultats montrent que les élèves qui passent par la maternelle ont de meilleurs résultats en primaire que ceux qui vont directement en primaire. Le gouvernement perd beaucoup de ressources si les enfants ne suivent pas le programme comme prévu. Le gouvernement finance déjà ces enfants dans le cadre du programme d'éducation primaire universelle. Il ne devrait pas être difficile de rationaliser ce programme. »

Mais ce développement nécessitera que le gouvernement construise au moins deux salles de classe supplémentaires dans chaque école primaire afin d’accueillir une section maternelle.

Le gouvernement devra également embaucher deux institutrices de maternelle, ce qui impliquera de disposer de davantage de ressources pour recruter des enseignants, construire des salles de classe et acheter du mobilier.

Pour l'instant, le département de formation des enseignants et des instructeurs (TIET) affirme qu'il n'y a pas de tuteur ou d'enseignant préscolaire sur la liste de paie.

Toutefois, le ministère s’efforce également de rationaliser l’enseignement préscolaire.

Mme Elizabeth Kasirye, responsable du TIET, a expliqué que la formation des enseignants en développement de la petite enfance a été largement soutenue par le secteur privé.

Au total, 103 institutions, affiliées à des universités et à des établissements d’enseignement supérieur accrédités par le Conseil national de l’enseignement supérieur – dont la majorité sont d’inspiration religieuse – ont jusqu’à présent été autorisées à former des enseignants d’école maternelle.

« La formation au développement de la petite enfance (ECD) est assurée par le secteur privé. Le gouvernement n’a pas encore pris le relais, même si nous avons conçu un programme et commencé à délivrer des licences aux enseignants et aux institutions », a déclaré Mme Kasirye lors d’une interview.

« Nous ne savons pas combien d'enseignants de maternelle le pays compte. Aucun tuteur ou enseignant de la petite enfance n'est rémunéré par le gouvernement. Nous constatons que de nombreux examens et un travail acharné dépassant les niveaux de développement et les besoins des enfants de moins de six ans sont confiés à ces enfants en raison du manque de professionnalisme, de la non-qualification et peut-être du manque de formation des soignants », a-t-il ajouté.

Elle a expliqué qu'il faut apprendre à lire à un enfant en stimulant ses capacités langagières innées avant l'âge de cinq ans. Source : Pesa Times