Une étude de l'UNESCO révèle que 124 millions de personnes n'étaient pas scolarisées en 2013 alors que l'aide diminue
Le monde se réunira à Addis-Abeba, en Éthiopie, du 13 au 16 juillet 2015 pour discuter des moyens de financer le développement, mais alors que les délégués se préparent pour la réunion, un rapport de l’UNESCO publié cette semaine montre que le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisés est en hausse.
Le rapport révèle que ce nombre est passé à 124 millions en 2013.
Les travaux de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) et le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous (EPT GMR) révèlent que l’aide internationale à l’éducation reste inférieure aux niveaux de 2010 et est largement insuffisante pour atteindre les nouveaux objectifs en matière d’éducation visant à assurer l’éducation primaire et secondaire universelle.
La troisième Conférence internationale sur le financement du développement examinera toutes les sources de financement du développement durable pour garantir que les ressources soient affectées là où elles sont le plus nécessaires pour promouvoir la prospérité économique et améliorer la santé, l'éducation et les opportunités d'emploi tout en protégeant l'environnement, selon les informations de la conférence.
« Les résultats de la Conférence constitueront une étape importante sur la voie de l’adoption d’un nouveau programme de développement durable en septembre et d’un accord universel sur le changement climatique lors de la Conférence de Paris sur le climat en décembre. La Conférence posera les bases pour que le monde investisse davantage, pour les populations et pour la planète », ajoute-t-il.
Les chiffres de l’ISU montrent qu’un enfant sur 11 n’est pas scolarisé, soit 59 millions d’enfants en 2013, soit une augmentation de 2,4 millions depuis 2010. Parmi eux, 30 millions vivent en Afrique subsaharienne et 10 millions en Asie du Sud et de l’Ouest.
Selon les estimations, 24 millions d’enfants n’iront jamais à l’école. La moitié des enfants non scolarisés en Afrique subsaharienne ne seront jamais scolarisés. Les filles sont les plus défavorisées, notamment en Asie du Sud et de l’Ouest, où 80 % des filles non scolarisées n’iront probablement jamais à l’école, contre seulement 16 % des garçons.
En outre, un adolescent sur six n'est pas scolarisé, soit 65 millions en 2013. Un tiers d'entre eux vivent en Asie du Sud et de l'Ouest, un autre tiers en Afrique subsaharienne, où il y a plus d'adolescents non scolarisés aujourd'hui qu'en 2000, indique le rapport.
L'Objectif du Millénaire pour le Développement 2 (OMD 2) était de garantir que d'ici 2015, tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, puissent achever un cycle complet d'enseignement primaire. Mais selon une étude de l'UNESCO, en raison du manque de financement de l'éducation, les enfants abandonnent leurs études au lieu de rester à l'école.
Selon l’étude de l’UNESCO, malgré une légère augmentation de six pour cent de l’aide à l’éducation, les niveaux sont aujourd’hui quatre pour cent inférieurs à ceux de 2010.
« Sans engagements renouvelés, l’aide continuera de stagner au moins jusqu’en 2017 », prévient-il.
Le rapport indique qu’il faudra 1440 milliards de TP supplémentaires pour offrir 12 années d’éducation à tous les habitants des pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.
« Pour combler ce déficit, les pays donateurs doivent augmenter de 600 % leur aide à l’éducation. Or, ils placent l’éducation au second plan de leurs priorités : la moitié des pays donateurs ont réduit leur aide à l’éducation de base entre 2008-2010 et 2011-2013 », souligne le rapport.
Cela montre également que l’aide ne va pas là où elle est le plus nécessaire.
« En 2013, seulement un tiers de l’aide à l’éducation de base a été alloué aux pays les plus pauvres. Bien que l’Afrique subsaharienne représente plus de la moitié des enfants non scolarisés, l’aide à l’éducation de base dans la région ne représentait qu’un tiers des ressources totales », indique le rapport.
L’étude révèle également que même si l’aide à l’éducation est insuffisante, elle n’est pas bien ciblée.
Par Emmanuel K. Dogbevi