L’éducation pour passion… #beingateacher
Entretien avec Kukua Frempong, professeur et coordinatrice International Baccalareate chez Enko Nyamunda Maputo
Née au Ghana, Kukua Frempong a enseigné pendant six ans le programme de Cambridge à Maputo. Elle a rejoint l’équipe d’Enko Nyamunda à l’ouverture de l’école à Maputo l’an dernier. Elle évoque avec nous sa trajectoire professionnelle, son engagement et sa passion pour l’éducation et son travail chez Enko.
Pourriez-vous évoquer votre parcours, ce qui vous a amenée à travailler dans l’éducation ?
Je n’ai pas vraiment eu une vocation précoce pour l’éducation, bien qu’un certain nombre de membre de ma famille enseignaient. Ma mère a été professeure d’économie pendant plus de trente ans, mon père était médecin mais donnait des cours à la fac d’Accra. Ma sœur qui vivait au Royaume Uni au moment où j’y commençais mes études m’a conseillé de prendre des cours d’éducation dans mon cursus car c’était une profession utile et relativement bien payée. J’ai suivi ses conseils. L’éducation est devenue une passion qui a été renforcée après ma licence. Les commentaires positifs que je recevais sur ma façon d’enseigner de mes élèves et des mes superviseurs m’ont encouragée à poursuivre cette voie. Plus j’entendais ces commentaires, plus je me disais que c’était un talent que Dieu m’avait confié et qu’il fallait que je fasse fructifier. Un jour, alors que ma mère et ma tante étaient venues me visiter, je leur ai raconté que mon superviseur était venu assister à un cours d’économie que je donnais et m’avait complimentée sur l’intérêt et la clarté de ma leçon, elle me répondirent : « mais tu es une prof ! ».
Voilà pour la vocation. Pour la pratique, j’ai rencontré des professeurs fabuleux qui m’ont fait exceller même quand je pensais que je n’avais pas les qualités pour, et d’autres professeurs qui ne faisaient que critiquer et décourager. Alors au fur et à mesure que ma résolution d’être à mon tour enseignante s’affermissait, j’ai décidé d’être plutôt le type de prof qui motive les élèves, les fait se surpasser et croire en eux-mêmes plutôt que le second type… Je crois que cela a fait une grande différence dans la capacité de mes élèves à réussir.
Parlez-nous d’enseignants que vous admirez ?
J’en ai rencontré un certain nombre, dont mes parents ! Il y en a deux que je voudrais évoquer. La première est ma tante, madame Georgina Baiden. C’est une enseignante fantastique. Elle l’a été pendant plus de cinquante ans, a été la première femme élue présidente de l’association nationale ghanéenne des enseignants dans les années 90 et est propriétaire d’une des meilleures écoles privées de Takoradi, dans la région occidentale du Ghana. La seconde personne que j’ai envie d’évoquer est mon professeur de mathématiques au lycéen monsieur Emmanuel Sam. Il s’arrangeait pour rendre les sujets les plus compliqués compréhensibles et j’essaie de suivre son exemple. Il utilisait différentes approches pour être sûr de disséquer les sujets en petits morceaux que les élèves pouvaient comprendre.
Pourquoi avez vous choisi de travailler chez Enko au Mozambique ?
Plusieurs raisons m’ont attirée sur ce projet. Je travaillais déjà depuis six ans au Mozambique, dans une école privée proposant le programme Cambridge à Maputo. Comme vous le savez, le secteur de l’éducation au Mozambique est seulement en train de se développer après la très longue période de reconstruction suivant la guerre civile qui a duré de 1976 à 1992. Le gouvernement fournit une éducation publique mais pas d’une qualité satisfaisante, le secteur privé développe une offre mais en ayant une approche plus commerciale qu’axée sur l’éducation. Dans ce contexte, la proposition d’Enko pour une éducation internationale de qualité à des prix abordables sur le continent africain me paraissait très pertinente. Ils proposent par ailleurs un programme que j’avais envie d’enseigner, le programme IB. L’avantage du programme IB (International Baccaulaureate) est de ne pas être seulement livresque, il ne s’agit pas d’apprendre par cœur des concepts et de les reproduire. Il permet aussi au lycéen de se développer dans différentes directions ou dimensions. Je recherchais un établissement où l’on promouvrait une éducation complète à ses lycéens, et j’ai alors entendu parler du projet Enko.
Que retiendrez-vous de votre première année chez Enko ?
Cette première année a été fantastique, nous avons abattu une quantité de travail incroyable. Notre directeur, Keith Allen est un chef d’équipe charismatique et son optimisme nous porte. Cela m’inspire beaucoup ! Il nous a menés vers une accréditation IB obtenue pendant la première année d’exercice de l’école ce qui est vraiment exceptionnel. Toute l’équipe a mis les bouchées doubles, nous avons travaillé dur et sans relâche pour répondre aux exigences de l’organisation IB en si peu de temps. Côté pratique de l’enseignement, je suis très satisfaite des retours positifs des parents sur la modification des attitudes scolaires de leurs enfants et dans leur comportement général. Nous avons su faire une différence et nous en sommes fiers !
Vous êtes parent, enseignant, étudiant, ou tout simplement passionné d’éducation, n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, questions, suggestions!